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Blogue / Newforma Project Center
Il y a quelques années, au tout début de la pandémie, alors que nous étions si nombreux à être cloîtrés chez nous et à rêver du monde extérieur, nous avons écrit un guide sur les plateformes de réalité augmentée (RA). Mais, nous avons en quelque sorte pris pour acquis le fait que la RA était utile au secteur regroupant l’architecture, l’ingénierie, le bâtiment et les opérations, sans jamais souligner de quelle façon elle pourrait précisément lui être utile.
Il est donc temps pour nous de parler à nouveau de la réalité augmentée et d’examiner en quoi, concrètement, elle peut être utile pour la coordination de la modélisation des données du bâtiment (MDB).
Alors que la réalité virtuelle (RV) comprend du matériel et des applications qui vous permettent de vous immerger dans un environnement 3D numérique, la réalité augmentée, quant à elle, reste centrée sur le monde réel, tout en l’améliorant grâce à une superposition d’informations.
La réalité virtuelle est restée en gestation pendant très longtemps, et l’accouchement a été difficile. En effet, les premières tentatives ont vu le jour au milieu des années 1950 avec la machine Sensorama VR (oui oui, c’est comme ça qu’elle s’appelait).
Dans les années 80 et 90, la réalité virtuelle a rapidement éveillé l’intérêt des auteurs et autrices de science-fiction du genre cyberpunk, en particulier une fois que l’armée s’est mise à financer la conception de dispositifs plus inventifs. Aujourd’hui, la technologie est devenue viable, mais, pour reprendre le générique de Star Trek, le chemin a été long entre là où on était et là où on est actuellement.
La réalité augmentée est elle aussi bien partie pour devenir encore un nouvel outil incroyable, et de nombreuses entreprises et secteurs différents cherchent à exploiter tout son potentiel. Contrairement à la réalité virtuelle, la réalité augmentée superpose des images numériques sur des scènes issues du monde réel, de sorte qu’un·e utilisateur·trice peut voir les deux plans à la fois.
Les jeux vidéo sont le plus souvent associés à la RA, en particulier les jeux mobiles qui utilisent les fonctionnalités de caméra et de géolocalisation, comme Pokémon Go!, qui permet aux utilisateur·trice·s de marcher dans les rues du monde réel et d’y voir des Pokémon numériques.
Mais, au-delà des jeux vidéo, d’autres entreprises ont elles aussi trouvé des moyens inventifs d’utiliser la RA : TikTok et FaceTime utilisent largement les filtres d’appareil photo pour superposer des images interactives sur le visage des utilisateur·trice·s. Dans le même ordre d’idées, l’application ModiFace de L’Oréal permet aux utilisateurs et utilisatrices d’appliquer un maquillage numérique pour voir à quoi ressemblerait le produit sur leur peau.
Et maintenant, c’est au tour du secteur regroupant l’architecture, l’ingénierie, le bâtiment et les opérations d’utiliser la réalité augmentée, le nouvel outil permettant de rendre les flux de travail plus efficaces!
Les modèles, même ceux en 3D, ne sont que des abstractions élaborées à partir des conditions du monde réel. Tout comme il est impossible qu’une carte du monde en 2D puisse représenter avec précision la courbure de la planète et ne soit pas déformée d’une manière ou d’une autre, même les meilleurs modèles de Navisworks ou d’ArchiCAD sont incapables de présenter les conditions réelles à la perfection.
Mais, avec la RA, la frontière qui sépare le modèle de la réalité est un peu plus floue.
Imaginez que vous coordonnez un chantier. En règle générale, chaque équipe de spécialistes dispose d’une copie papier des plans à partir desquels elle est chargée de travailler. Ainsi, le sous-traitant qui s’occupe du chauffage, de la ventilation et du conditionnement d’air se base sur le plan afin d’installer les conduits à des endroits spécifiques. Mais, lorsque les plombiers arrivent sur place, ils se rendent compte que, sur les plans, un tuyau doit aussi être installé à cet endroit. Or, maintenant, le conduit les gêne.
Ces situations génèrent des conflits et impliquent de refaire des travaux, tandis que vous vous retrouvez coincé·e à essayer de tout régler. Quel enfer!
Une bonne coordination de la MDB, par exemple grâce aux outils et aux techniques proposés par BIM Track, peut empêcher ces problèmes de se produire. Mais imaginez ce qui se passerait si vous pouviez coordonner tout cela avec l’aide d’une technologie qui vous permet de visualiser chaque élément du plan en temps réel.
À présent, imaginez le même scénario qu’avant, mais où une personne de chaque équipe est équipée d’un casque de réalité augmentée. Dans ce cas de figure, tout le monde examine un modèle immersif holographique en 3D avec différentes couches superposées, et pas une simple feuille de papier imprimée en 2D. Les plans sont facilement accessibles et comportent un code couleur pour chaque grande spécialité.
Avec la réalité augmentée, il est beaucoup plus facile de déceler les ambiguïtés d’un plan et de trouver des solutions: les technicien·ne·s chargé·e·s du chauffage, de la ventilation et du conditionnement d’air, ainsi que les plombiers peuvent observer un mur, voir les hologrammes des tuyaux et des conduits, et ainsi se mettre d’accord sur l’ordre dans lequel ils doivent être installés. En tant que coordinateur·trice de la MDB, vous pouvez attribuer les tâches plus facilement, tout en sachant que chaque personne sait ce que font les autres.
La visualisation est véritablement un avantage important!
Ce qui est génial avec la science-fiction, c’est de voir que certaines des spéculations du passé prennent vie dans le présent. Tout comme les communicateurs et les datapads de Star Trek : La Nouvelle Génération sont devenus les cellulaires et les tablettes que nous utilisons aujourd’hui, les élégants gadgets du cyberpunk des années 80 (comme les casques immersifs et les hologrammes) font aujourd’hui leur apparition dans le monde réel sous forme de technologies utilisées dans la pratique moderne en construction.
C’est vraiment une période exaltante dans le domaine de la construction. Pouvez-vous seulement imaginer ce que demain nous réserve?